15 mars 2008 : retour dans la goulotte Aravicimes, avec cette fois l'espoir que des récentes chutes de neige aient amélioré les conditions. Effectivement la douceur, et les coulées en dessous des pentes médianes ont permis à la neige de prendre suffisamment de cohésion dans les premiers passages raides pour que les ancrages soient moins aléatoires. Les longueurs sommitales restent techniques et exposées dans une neige fraîche peu propice à l'escalade classique sur glace. Toujours pas de glace, et la longueur finale non formée nous a offert un beau moment de reptation et d'ancrages "secs".

Cette fois les clients ont rigolé en me voyant me faire doucher par des petites coulées de poudreuse poussées par le vent sur les crêtes. Je pense pouvoir émettre une théorie disant que ces coulées ne se déclenchent qu'à certains moments, lorsque par exemple l'on tente une poussée de pied en espérant que les vagues raisons pour lesquelles on n'est pas encore tombé perdurent encore quelques secondes. Les clients ont quand même moins ri lorsqu'ils se sont faits eux-mêmes doucher !

goulotte de glace Aravicimes : descente en rappel de la longueur en neige plaquéegoulotte de glace Aravicimes : sortie du ressaut sous le tunnel

2 mars 2008 : nous sommes allés du côté de la goulotte Aravicimes, belle ligne nichée au coeur des Aravis, qui demande des bonnes précipitations et des périodes de douceur pour que la neige tienne sur ce terrain, mélange d'herbe et de calcaire.

Ce n'était pas le cas aujourd'hui, la glace brillait par son absence, et la neige n'avait souvent aucune cohésion. L'utilisation des piolets était dans ces conditions une vaste plaisanterie, le jeu consistant à trouver sous la neige ce qui devait permettre d'empêcher la chute, et dans le meilleur des cas de progresser quelque peu vers le haut ! Mes deux clients se sont bien amusés je crois, en particulier en me voyant me mettre "au trash" dans des passages aléatoires, et souvent difficiles à protéger.

Au final, après nous être bien battus nous nous sommes raisonnablement arrêtés 2 longueurs sous le sommet, pour nous permettre de faire la descente (7-8 rappels) dans de bonnes conditions, et si possible de jour. L'intérêt des passages surmontés, l'ambiance de face Nord, notre solitude au milieu de ce beau massif, le coucher de soleil flamboyant en final ont bien sûr largement récompensé nos efforts, même sans faire le sommet.

Pour avoir parcouru cette voie 2 fois précédemment, j'avoue avoir été surpris par un engagement et des passages techniques que j'avais à peine relevés les fois précédentes, tant les conditions à l'époque étaient bonnes (c'était en 2004), et nous n'avons pas atteint aujourd'hui le passage sommital qui est le passage clé !

 

le premier ressaut très sec malgré les apparences

aravicimes, ressaut de la grotte

Aravicimes goulotte des Aravis

Aravicimes, la longueur du tunnelAravicimes, descente en rappel