Très accessible depuis les remontées mécaniques de Flaine, la Tête du Colonney est souvent visitée. La voie normale est déjà relativement raide, elle emprunte le versant Nord d'une combe située à l'aplomb du col de Tré l'Epaule. La véritable face Nord au départ du sommet est plus raide et complexe et nécessite des manips de corde ce qui la rend beaucoup plus sauvage.
Il faut que le secteur soit bien enneigé car le cheminement se fait entre de nombreuses zones rocheuses, parfois raides. Les 2 points clés sont l'entrée et la sortie, qui suivant les conditions nécessitent tous les 2 l'usage de la corde.
Accès: depuis les remontées de Flaine, Grandes Platières et chaussage des peaux vers le col du Colonney (2321 m), ou bien au plus rapide depuis le télésiège des Lindars (2484 m) s'il est ouvert. En fin de saison ou pour les sportifs, départ de Flaine par les pistes (1600 m).
Parfois la traversée de la Tête des Lindars est peu praticable (arête étroite), on accède alors par la voie normale de descente depuis le col de Monthieu.
Conditions / période: Il faut un bon enneigement, ce qui est plutôt le cas en fin de saison (mars-avril). C'est aussi agréable de fréquenter ce sommet lorsque les remontées sont fermées, ce qui rend le secteur beaucoup plus sauvage, mais l'accès également plus long !
Une année bien enneigée, c'est faisable plus tôt dès janvier.
Difficulté: 4.1 et E3 ? Bien juger les conditions, alors qu'on les voit difficilement (itinéraire invisible de la vallée). L'entrée est délicate lorsqu'elle est peu enneigée, il faut des qualités d'alpiniste pour désescalader du mauvais rocher recouvert de neige. Si c'est bien enneigé c'est par contre très raide, quoique très court.
Sens de l'itinéraire entre les barres. Ce n'est pas très raide dans l'ensemble (40° max), mais l'ambiance est austère, et suivant la qualité de neige la chute est interdite car on louvoie entre des zones rocheuses. La neige reste souvent froide mais peut être lissée par le vent ou les coulées.
Matériel: piolet / crampons suffisamment techniques, au moins pour un. Rappel de 2*35 m minimum. Casque.
Itinéraire: du sommet, on revient en arrière sur l'arête environ 50 m plus à l'est (épaule). On peut facilement installer un corps mort et descendre à la corde les premiers 10 m très raides (rochers). Ce passage est parfois enneigé et supérieur à 50°. On rejoint le pied du bastion terminal de la Tête du Colonney (rappel possible directement du sommet ? 2*40 m à confirmer ?). Ce passage est observable pendant la montée de la voie normale, en se décalant vers l'ouest à l'altitude 2550 m.
De là la combe est large, pas très raide (30°) pendant 100-150 m.
On vient buter sur une zone plus raide, encombrée de rochers, qu'on franchit aisément au centre par un passage plus étroit, puis une rampe évidente vers la droite au pied d'une barre imposante.
Un large couloir rive droite (35/40°) ramène vers le centre au sommet de la 2ème barre. On la franchit en restant assez haut à droite par une nouvelle rampe étroite, difficile à voir au départ,légèrement plus haut à droite que le pied de l'entonnoir.
De là un nouveau couloir peu marqué ramène vers le centre, tout de suite au sommet de la dernière barre infranchissable. On trouve l'anneau de rappel (spits) sur un rocher évident, très légèrement rive droite de l'axe principal de la combe. Quelques mètres plus bas un solide piquet peut servir également (il fait gagner quelques mètres utiles au pied du rappel suivant l'enneigement).
Le rappel conduit au sommet de la dernière grande combe, où on peut lacher les chiens.
Du pied de la combe (environ 2100 m), il faut remettre les peaux pour remonter le vallon de Monthieu.
PHOTO DE L'ITINERAIRE
L'entrée de la face Nord du Colonney mal enneigée en janvier.
Le rappel de la barre infranchissable de la Tête du Colonney, face Nord